Destruction du Palais du MIDI : réaction et nos propositions

Il nous revient que le Gouvernement bruxellois va décider de la destruction d’une partie du Palais du Midi dans le cadre de la future ligne 3 du Métro.

Le MR Bruxelles tient à réagir en 3 points :

1. Nous demanderons au Parlement toutes les études qui prouvent qu’aucune autre option n’était possible.

Plusieurs experts nous ont contactés pour nous expliquer l’inverse. Nous voulons la lumière. Ainsi, nous soutenons la demande de classement du bâtiment demandée par l’ARAU dans le sens où la transparence n’a toujours pas été faite sur l’étude et le résultat des possibilités techniques différentes à la disposition des ingénieurs pour éviter cette destruction.

2. Dans l’hypothèse où la destruction du Palais sera bien actée, nous demanderons, au Parlement, une indemnisation maximale des commerçants, habitants, associations pour lesquels la destruction du toit signifie la fin d’un rêve entrepreneurial, sportif ou de vie. Jamais la destruction du toit n’a été prévue dans les discussions autour du Métro 3. La stupeur est totale et il est un minimum que la Région les aide à surmonter cette épreuve qui s’apparente à un rêve brisé.

3. Nous apprenons que certains refuseraient d’offrir la possibilité aux commerçants de revenir dans leurs locaux une fois les travaux terminés. Cette possibilité doit absolument être offerte.

Un service citoyen obligatoire pour les jeunes

Nous voulons instaurer le service citoyen obligatoire pour les jeunes. Il s’agirait d’un des moyens de réponse face aux récentes épisodes de violence. Ce service serait également une possibilité pour les jeunes de trouver leur voie.

En Allemagne et en France, 140.000 et 40.000 jeunes participent respectivement au service citoyen. Le service citoyen, différent du service civil, est un programme pour les jeunes de 18 à 25 ans qui sont prêts à s’engager, pendant 6 mois, dans le projet solidaire de leur choix.

Un des moyens de réponse face aux récents épisodes de violence

On se le rappelle, Bruxelles a connu plusieurs faits de violence fin 2022 (émeutes après Belgique-Maroc, violences envers la police). face à ces hausses et à cette répétition d’épisodes violents, le MR se tourne vers le service citoyen obligatoire, notamment sur Bruxelles.

Il existe déjà un service citoyen en Belgique, mais il est peu connu et sous-financé. En Région bruxelloise, le budget qui y est consacré n’a pas évolué depuis sept ans et ne permet de le proposer qu’à 118 jeunes par an. A tire de comparaison, il concerne 140 000 jeunes par an en France, 40 000 en Allemagne, 40 000 en Italie…

Trouver sa voie

En 2022, c’est près de 120 jeunes bruxellois qui ont fait le choix de s’engager dans un service citoyen. Grâce à l’octroi d’un subside de 40.000 euros, ils ont pu, six mois durant, « s’engager dans des projets utiles à la collectivité.

La mise en place d’un tel service à Bruxelles d’abord fait sens et servirait d’exemple. Bruxelles reste un laboratoire pour la Belgique en raison de son statut de grande ville. Automatiquement, il y a un effet loupe, un effet grossissant sur certaines problématiques. Il y a une érosion du respect de l’autorité au sens large, que ce soit vis-à-vis de la police, des services de secours, des pompiers, de la justice…. Les évènements, les faits divers et l’actualité brûlante à Bruxelles que l’on a connus ces derniers mois en témoignent malheureusement. Il y a une difficulté de plus en plus grande à se retrouver sur un socle commun de valeurs qui fonde la cohésion sociale.

 

Le MR exige l’arrêt immédiat des salaires à vie et l’annulation des parachutages

Durant la législature 2009-2014, le Gouvernement bruxellois (composé à l’époque du PS-Ecolo-Les Engagés) a décidé que les hauts fonctionnaires, après 10 ans de carrière, conserveraient leur salaire à vie. Cette mesure entre en vigueur maintenant.

Le MR exige l’arrêt immédiat des salaires à vie et l’annulation des parachutages. Il faut supprimer ce Win for Life pour les hauts fonctionnaires bruxellois. Cette affaire est symptomatique de tout ce qui ne va pas dans l’administration bruxelloise à l’heure actuelle : aucune transparence, des parachutages de personnes à des postes pour lesquels il n’y a pas de qualification, des avantages perçus en marge de la prise de fonction et un système auquel il faut mettre fin immédiatement.

L’emploi doit être le moteur du redéploiement à Bruxelles

En termes de taux de chômage, Bruxelles est la 221e région sur 257 en Europe. Quand on est la capitale de l’Europe, on doit avoir vocation à être beaucoup plus haut dans ce classement !

L’emploi doit être le moteur du redéploiement à Bruxelles. Il n’est pas acceptable qu’Actiris identifie 83.000 métiers inoccupés alors qu’il y aurait 86.000 demandeurs d’emploi. Nous avons des propositions claires et évidentes qui doivent aider à augmenter le taux d’emploi et le nombre de formations à Bruxelles. Parmi celles et ceux qui peuvent aussi aider à créer de l’emploi à Bruxelles, il y a les indépendants de notre région. Pourtant, ils ont connu tellement d’obstacles ces dernières années : tunnels, attentats, Ukraine, inflation, Covid une fois, Covid deux fois et puis Good Move, le plantage de cette législature. Nous avons demandé une commission spéciale pour aider, depuis Bruxelles, tous ces créateurs d’emploi. Les finances bruxelloises sont de plus en plus dans le rouge. Diminuer le taux de chômage et oser des réformes structurelles sont la clé pour retrouver une base saine dans une Région, Bruxelles, dont beaucoup rêveraient d’avoir le nom.

Plus d’infos

Budget : un déficit et une dette qui se creusent

Depuis 2016, les chiffres sont de plus en plus inquiétants. En moins de 10 ans, la dette a triplé : elle atteint près de 13 milliards d’euros 📉. Sans grande surprise, la dette d’aujourd’hui sont les taxes de demain. La clef du succès pour répondre à cette problématique ? L’emploi, en intégrant au mieux les entreprises car c’est plus de 83 000 métiers qui sont inoccupés alors qu’il y a 86 000 demandeurs d’emploi. Pour rencontrer cet enjeu, il faut fixer un cap et changer de méthode. Nous avons des réformes concrètes sur la table !

Un déficit et une dette qui se creusent

En 2016, le Gouvernement bruxellois hors emprunts, hors amortissements recevait plus ou moins 4,1 milliards d’euros et dépensait plus ou moins 4,25 milliards. Le déficit à la fin de l’année est donc de 150 millions. Malheureusement, ce déficit se creuse au fur et à mesure des années.
2017 : 200 millions €
2018 : 600 millions €
2019 : 1.000 millions €
2020 : 1.200 millions €
2021 : 1.700 millions €
2022 : 2.000 millions €
En d’autres termes, le Gouvernement bruxellois a dépensé en 2022 2 milliards en plus que ce qu’il ne recevait. Ces déficits réguliers provoquent un emballement de la dette. Bruxelles passerait d’une dette en 2016 de 4,7 milliards à 13 milliards en mai 2024.

Quelques pistes de solutions

Pour David Leisterh, il existe plusieurs pistes de solutions pour tenter d’améliorer les finances bruxelloises. Premièrement, le Chef de groupe au Parlement bruxellois recommande l’utilisation de spending review. Ensuite, via Optiris, il faut rationnaliser la machine administrative bruxelloise qui est devenue trop volumineuse. Enfin, la politique des subsides doit être contrôlée. Certains subsides sont correctement calibrés, contrairement à d’autres. La politique des subsides est passée de 200 à 800 millions d’euros en quelques années. 800 millions, c’est le budget d’Actiris.
« La confiance des Bruxellois, elle se gagne, et elle se gagne durement. Elle nous a été donnée à toutes et tous ici, au Parlement bruxellois, et nous devons en être dignes. Nous, les libéraux, nous estimons que quand on s’appelle Bruxelles et qu’on est la capitale de l’Europe, on se doit de montrer l’exemple.« 

Tolérance zéro envers les personnes qui attaquent les policiers

Ces derniers jours, plusieurs actes de violence ont été commis à Bruxelles (violence rue Lemonnier, attaques multiples au couteau, etc.). J’en parlais dans l’émission « Premier sur l’info » de LN24 à retrouver ici.

La politique a un rôle à jouer

Les politiques doivent instaurer une approche politique publique très ciblée sur certains quartiers où on sait qu’il y a un taux de précarité, de désœuvrement qui est élevé depuis de nombreuses années, qui peut mener parfois à un sentiment d’insécurité ou à des faits d’insécurité qui sont de plus en plus lourds.
La responsabilité du Gouvernement bruxellois est écrasante en la matière. On ne peut pas constater que ça se passe mal dans certains quartiers depuis parfois 10, 20 ans, et en parallèle, ne pas également constater qu’on n’y a pas apporté les politiques de cohésion sociale efficaces pour éviter cela. Il existe des tas de villes qui ont connu des quartiers à forte difficulté, comme on le connaît maintenant à Bruxelles, et qui ont appliqué en fait une recette en trois ingrédients :
1. Une justice très forte avec une sécurité renforcée.
2. Une approche de cohésion sociale extrêmement puissante autour de l’école, avec aussi des éléments de formation professionnelle, d’insertion professionnelle, de création sur l’emploi.

3. Une rénovation urbaine. Faire du beau là où ça n’est pas beau. Faire une politique similaire à celle de New-York de l’“anti broken window” (anti vitres brisées). Lorsque quelque chose ne se passe pas bien, il faut rénover afin de maintenir une belle ambiance, dans une belle atmosphère.

Tolérance zéro

D’autre part, nous souhaitons instaurer la tolérance zéro envers les personnes qui attaquent les policiers. Il est inenvisageable de concevoir une ville où les crimes envers la police restent impunis.

Good Move – Le MR veut une consultation d’au moins moitié de la population concernée

Good Move a manqué de concertation, c’est indéniable. Trop de problèmes rencontrés sont le fruit d’un manque de dialogue avec les riverains et les commerces locaux. C’est pourquoi, avec Anne-Charlotte d’Ursel, nous souhaitons que les élus libéraux déposent des motions dans les communes afin d’organiser des consultations qui visent à toucher au moins 50% de la population des quartiers concernés.

Nous déposerons dans les différentes communes concernées par les projets de plans de circulation liés à Good Move des motions visant l’organisation de consultations d’au moins 50% de la population des quartiers concernés.

« Concrètement, 50% des personnes concernées par le réaménagement devront être consultées et 50% des votants devront soutenir le projet, faute de quoi il conviendra de l’amender« , ont indiqué le président de la régionale du MR David Leisterh, et la présidente de la commission de la Mobilité du parlement bruxellois, Anne-Charlotte d’Ursel. Déplorant que, dans plusieurs quartiers, les aménagements en matière de mobilité avaient été opérés à la hussarde, selon eux à l’instigation des écologistes, les deux mandataires libéraux ont affirmé que le Mouvement Réformateur Bruxellois soutenait une « évolution de la mobilité, pour améliorer la qualité de l’air, pacifier les quartiers, embellir la ville et soutenir les commerces« .

Les élus du MR défendent des aménagements pour tenir compte de ces différentes préoccupations et ne sont pas les défenseurs du « tout à la bagnole ». Le MR Bruxelles déposera des motions dans les différentes communes concernées, pour poser un cadre objectif à la concertation. En cas d’adoption, 50% des personnes concernées par le réaménagement devront être consultées et 50% des votants devront soutenir le projet, faute de quoi il conviendra de l’amender.

La députée Anne-Charlotte d’Ursel, présidente de la Commission Mobilité au Parlement bruxellois a par ailleurs demandé avec force la création de la charte de la participation citoyenne inscrite dans Good Move comme préalable pour baliser la coconstruction des projets de mobilité et de réaménagement de l’espace public.

Blocage des prix de l’électricité : la facture peut retomber sur les citoyens

Good Move a manqué de concertation, c’est indéniable. Trop de problèmes rencontrés sont le fruit d’un manque de dialogue avec les riverains et les commerces locaux. C’est pourquoi, avec Anne-Charlotte d’Ursel, nous souhaitons que les élus libéraux déposent des motions dans les communes afin d’organiser des consultations qui visent à toucher au moins 50% de la population des quartiers concernés.

Nous déposerons dans les différentes communes concernées par les projets de plans de circulation liés à Good Move des motions visant l’organisation de consultations d’au moins 50% de la population des quartiers concernés.

« Concrètement, 50% des personnes concernées par le réaménagement devront être consultées et 50% des votants devront soutenir le projet, faute de quoi il conviendra de l’amender« , ont indiqué le président de la régionale du MR David Leisterh, et la présidente de la commission de la Mobilité du parlement bruxellois, Anne-Charlotte d’Ursel. Déplorant que, dans plusieurs quartiers, les aménagements en matière de mobilité avaient été opérés à la hussarde, selon eux à l’instigation des écologistes, les deux mandataires libéraux ont affirmé que le Mouvement Réformateur Bruxellois soutenait une « évolution de la mobilité, pour améliorer la qualité de l’air, pacifier les quartiers, embellir la ville et soutenir les commerces« .

Les élus du MR défendent des aménagements pour tenir compte de ces différentes préoccupations et ne sont pas les défenseurs du « tout à la bagnole ». Le MR Bruxelles déposera des motions dans les différentes communes concernées, pour poser un cadre objectif à la concertation. En cas d’adoption, 50% des personnes concernées par le réaménagement devront être consultées et 50% des votants devront soutenir le projet, faute de quoi il conviendra de l’amender.

La députée Anne-Charlotte d’Ursel, présidente de la Commission Mobilité au Parlement bruxellois a par ailleurs demandé avec force la création de la charte de la participation citoyenne inscrite dans Good Move comme préalable pour baliser la coconstruction des projets de mobilité et de réaménagement de l’espace public.

Good Move: quand la majorité bruxelloise déraille (carte blanche)

Ce n’est plus une surprise pour personne, Bruxelles est la reine des embouteillages. Cette congestion automobile impacte négativement la qualité de vie de ses habitants, en particulier l’air que nous respirons, et freine le développement économique de notre Capitale, écrivent plusieurs membres du MR.

Les plans régionaux de mobilité Iris I (1998) et Iris II (2010) promettaient déjà de solutionner ce point noir grâce à un important basculement de la voiture vers les transports collectifs. La déception sera grande : contre-performances des trams et des bus avec non pas une hausse mais une baisse de la vitesse commerciale, aucune nouvelle ligne de métro (hormis l’achèvement des projets commencés avant la régionalisation) et un résultat franchement médiocre pour les parkings de transit. Deux échecs successifs cuisants, sans pour autant affoler l’exécutif bruxellois.

Quelques recyclages d’objectifs plus tard, l’équipe Vervoort repart pour un tour avec la famille écologiste à bord. Good Move naît, espérant offrir ainsi une roue de secours aux crevaisons du passé. La nécessaire transition environnementale en matière de mobilité n’est plus contestée par personne et est même largement désirée. Malgré cette évolution, Good Move, rebaptisé Bad Move ou Good Luck, ne passe pas auprès des Bruxellois. Habitants, commerçants, indépendants, dénoncent l’absence de concertation. Les nouvelles mailles de circulation créent plus de congestion alors que Good Move promettait la diminution les embouteillages et de la pollution.

Porté par la Ministre E. Van den Brandt (Groen) et sa troupe d’échevins de la même couleur politique, Good Move divise les Bruxellois au point de déclencher un mouvement de désolidarisation au sein du PS et chez Défi, pourtant partenaires. Même le Ministre- Président (PS) n’en veut plus.

Et si l’échec de Good Move était avant tout un problème de méthode ? Quels remèdes appliquer pour soigner les maux d’une politique de mobilité imposée sans réelle concertation et rassembler les Bruxellois autour d’un projet positif de transition ?

1. Exit la concertation de façade pour mener une concertation plus large et plus inclusive

Si Good Move était parti d’un bon pied en impliquant la société civile lors de son élaboration au niveau régional, la suite des évènements présente de nombreux manquements en

matière de concertation à commencer par le non-respect du renforcement des mécanismes de co-construction prévu par le plan Good Move.

La Charte de participation citoyenne qui devait être rédigée et qui visait à assurer le bon déroulement du processus de concertation n’a jamais vu le jour. Il n’existe pas non plus de mode d’emploi uniforme à destination des communes qui n’ont pas été correctement outillées comme le prévoyait pourtant le plan. La Ministre a, elle-même, reconnu ces manquements. Même constat concernant le cahier des charges envoyé par la Région aux communes dans le cadre de l’élaboration des plans communaux de mobilité. Aucun élément n’y figure au sujet de la consultation ou de la participation citoyenne.

Ce manque de considération en pratique pour les processus de participation est pour le moins étonnant de la part d’une ministre écologiste qui érige la participation en fétiche.

En place et lieu des nouvelles commissions délibératives chères et encore trop peu efficaces, il aurait sans doute été plus utile de mener une large consultation populaire si l’outil avait existé comme les libéraux le réclament depuis 2015 afin que l’ensemble des Bruxellois, et pas un tout petit échantillon, puissent se prononcer sur les grands plans de mobilité.

Troisièmement, nous nous questionnons sur la qualité des consultations qui ont été menées et le rôle joué par l’ensemble des ASBL abondamment subsidiées par la Ministre, véritable bras armé d’Ecolo – Groen. Souvent parties prenantes, voir plus à ces réunions, ces lobbies de Good Move auraient-ils contribuer à biaiser les résultats en matière d’adhésion et gonfler les chiffres de la participation aux consultations ? Le simple constat que Good Move suscite aujourd’hui plus d’opposition que d’adhésion malgré les moyens déployés questionne clairement la méthode.

2.     Inverser la politique menée « des restrictions d’abord et des alternatives ensuite »

Comme pour les plans précédents, la réussite de Good Move dépend essentiellement de l’amélioration substantielle des alternatives pour parvenir à diminuer l’usage de la voiture individuelle : une plus grande offre de transports en commun avec notamment l’extension du métro, davantage de fluidité sur les grands axes pour apaiser les mailles de quartiers, le recours aux nouvelles technologies, le développement de la mobilité électrique, l’amélioration du réseau cyclable, un plan piétons, etc. Sur papier, Good Move a tout pour plaire mais à condition de faire les choses dans le bon ordre et selon des priorités clairement identifiées.

Or à Bruxelles, les restrictions en matière de mobilité arrivent plus vite que le renforcement des alternatives. Cette transition mal accompagnée pousse naturellement

une grande partie de la population précarisée à la rejeter. Si un ménage sur deux ne possède pas de voiture, Bruxelles enregistre aussi un taux de pauvreté record et la caricature selon laquelle seuls les riches possèderaient une voiture est très éloignée de la réalité. Mettre tous les usagers sur un pied d’égalité créée aussi une discrimination qui renforce ce sentiment de rejet. Une personne à mobilité réduite âgée ou en situation de handicap, un indépendant, un chauffagiste, un plombier un fleuriste ou un livreur, n’aura pas accès aux mêmes alternatives qu’une personne valide ou un employé de bureau. Le problème est que Good Move met tout le monde dans le même sac avec des alternatives encore pour la plupart insuffisantes.

  • Une offre de transport en commun encore insuffisante : une fréquence trop basse, un réseau qui s’est peu étendu ces dernières années, pas encore de métro au nord ou au sud, un manque d’accessibilité pour les PMR, peu de transports la nuit, manque de sécurité, de plus en plus lié à la consommation de drogues ;
  • Une mobilité électrique sous-développée : avec un objectif de 600 bornes pour la fin de l’année, le gouvernement bruxellois est loin derrière son objectif de 11.000 bornes en 2035 ;
  • Un cadre relatif à la micromobilité encore lacunaire : une ordonnance a été adoptée au printemps pour encadrer l’usage et le stationnement des trottinettes électriques, les communes attendent les arrêtés d’exécution pour pouvoir l’appliquer ;
  • Une politique en matière de parking de dissuasion balbutiante : un nombre de places insuffisant, une politique tarifaire trop changeante, pénalisante pour les commerces et non-accessibles aux exclus de la LEZ ;
  • Une réforme du secteur du transport rémunéré de personnes qui vient à peine d’entrée en vigueur, avec pour conséquence les taxis les plus chers d’Europe ;

Non, Bruxelles n’a pas encore suffisamment développé d’alternatives à la voiture individuelle.

Pourtant les solutions ne manquent pas mais sans doute demandent-elles plus d’efforts que la facile application de restrictions. Nous avons déposé au Parlement bruxellois plusieurs textes visant à développer une meilleure offre de transport la nuit, l’ouverture de nouvelles lignes de bus grâce à la gestion déléguée comme à Bordeaux, ou encore un service de transport à la demande en complément de l’offre STIB existante. Nous défendons aussi le développement du covoiturage ou encore d’une mobilité dite intelligente. Une étude

d’Agora démontre qu’il est possible de diminuer la congestion de 30% à Bruxelles grâce aux nouvelles technologies qui permettent une meilleure gestion des flux. En espérant atteindre un même résultat, le gouvernement bruxellois a préféré investir les 50 millions de fonds du plan de relance européen dans une nouvelle taxe kilométrique, qui punira les travailleurs, sans accord à ce stade entre les trois régions.

Nous déplorons aussi qu’il aura fallu presque 8 ans au gouvernement bruxellois pour

s’accorder sur une réforme du secteur des taxis, Uber, Heetch et autres LVC qui pourtant sont une excellente alternative à la voiture individuelle.

3.     Continuer le développement des pistes cyclables mais avec de meilleurs aménagements

En matière de pistes cyclables, si l’on peut saluer un certain rattrapage de la Ministre Van den Brandt pour enfin concrétiser les objectifs de son prédécesseur P. Smet, là aussi la méthode est de plus en plus décriée : recours massif au béton avec des blocs qui enlaidissent considérablement la Capitale, peinture, potelets ou clous, piste

monodirectionnelle ou bidirectionnelle. D’une voirie à l’autre, tout change, rien ne se ressemble. Bruxelles est devenue un laboratoire d’essai avec pour cobayes ses habitants et ce, parfois au prix fort de la sécurité routière.

Les tensions entre voitures et cyclistes, cyclistes et piétons n’ont jamais été aussi fortes et la sécurité est devenue une règle à géométrie variable, surtout à l’égard des piétons. Ce développement chaotique est peu flatteur pour la cause. Les règles en matière de sécurité routière doivent s’appliquer à tous et les nouvelles pistes doivent mieux s’intégrer dans le paysage urbain.

Nous plaidons également pour que les pistes et les mailles s’accompagnement d’une meilleure réflexion en termes de planification urbaine et de nouveaux espaces verts.

On notera aussi les spectaculaires ratés comme les trois pistes cyclables du boulevard Lambermont ou les décisions davantage motivées par un bon coup de com’ que par la sécurité, comme la pérennisation de la piste de la rue de la loi mais du côté opposé à celui préconisé par le Gracq. Continuer le développement d’un véritable réseau de pistes cyclables, vite mais mieux, nous parait essentiel. Si une forme de rattrapage est nécessaire, Copenhague n’est pas devenue la référence de la ville cyclable en un jour, ni en deux ans.

4.     Stopper la politique contreproductive du « tout, partout et en même temps » pour suivre un meilleur tempo

Les grands changements requièrent du temps et de la compétence. Du temps pour informer, créer suffisamment d’adhésion, implémenter correctement les changements. De la compétence pour bien planifier, anticiper les difficultés et prévoir les solutions adéquates. Si Bruxelles a pris du retard en matière de mobilité, il n’est pas correct de la part du gouvernement bruxellois d’en faire maintenant porter le poids aux Bruxellois avec une politique du changement « tout, partout et en même temps…et tant pis si ça bloque ! »

À ce niveau aussi Good Move a connu plus d’un couac. L’absence par exemple de dérogations pour les livreurs ou les bus scolaires lors de l’implémentation de la maille Pentagone a révélé à tout le moins un certain degré d’amateurisme. Les autorités bruxelloises n’ont pas non plus veillé à fluidifier le trafic sur les grands axes alors qu’il s’agit de la seule manière de progressivement diminuer le trafic de transit dans les quartiers. Pire encore, les travaux sur la petite ceinture ont engendré des embouteillages monstres. Tout ceci était prévisible mais n’a pas été anticipé.

Ce mauvais tempo couplé à l’absence d’alternatives coûte malheureusement cher aux acteurs économiques mis sur une voie de garage. Good Move n’intègre pas dans son logiciel l’impact de ces changements sur les quartiers commerçants comme le dénonce entre autres l’IEB (Bruxelles Inter-Environnement).

Simplement balayer cette réalité d’un revers de la main en accusant les lanceurs d’alerte comme le SNI de faire du Bruxelles bashing ou le MR d’être un parti conservateur pro- voiture revient à condamner Bruxelles à une longue traversée du désert sur le plan économique avec toutes les conséquences en matière d’emploi et sur le plan social.

5. Plus le tempo du changement est rapide, plus l’accompagnement doit être conséquent

Enfin, si Good Move est aussi mal accueilli, c’est aussi parce qu’il arrive après d’autres politiques punitives en matière de mobilité qui n’ont pas correctement été accompagnées avec un impact négatif sur le pouvoir d’achat.

Nous avions pourtant réclamé un meilleur accompagnement de la LEZ (Zone de basses émissions) ou demandé un moratoire temporaire compte tenu de la crise du Covid et maintenant des prix énergétiques. Qu’à cela ne tienne, le gouvernement na pas freiné sa politique pour autant, contrairement à la Flandre. La décision prise au printemps de doubler les tarifs de stationnement et d’étendre les horaires payants, a aussi porté un coup au portefeuille des ménages.

Cette accélération des politiques anti-voitures n’est pas suffisamment compensée et ne laisse pas le temps nécessaire aux Bruxellois pour s’adapter. Un meilleur accompagnement aurait permis sans nul doute une meilleure adhésion. Même renforcé, le budget dédié aux primes Bruxell’Air voyage toujours léger (à peine 4 millions d’euro). Ainsi un ménage à faibles revenus qui rend sa plaque d’immatriculation reçoit une prime de 900 euros. Ce montant couvrira deux abonnements d’un an à la STIB ou le quart du prix moyen d’un vélo cargo. Et puis quoi ensuite ? Cet exemple montre bien la déconnexion des politiques mises en œuvre qui aggravent la fracture socioéconomique déjà beaucoup trop importante à Bruxelles.

6.     Relancer la concertation pour repartir sur le bon chemin ensemble

Si ces dernières semaines ont mis en exergue la mauvaise méthode Good Move, le gouvernement bruxellois peut encore ajuster le cap et revoir sa méthode.

Les citoyens mécontents expriment des considérations légitimes et méritent d’être entendus. Nous demandons au gouvernement bruxellois et aux collèges des communes concernées de les écouter. Une concertation plus large et plus approfondie doit être menée. Une méthode éprouvée par certains élus locaux libéraux consiste à n’avancer sur un projet de mobilité qu’une fois qu’il a récolté 50% d’adhésion. Cette méthode demande plus

d’efforts mais évite les allers-retours contre-productifs et garantit une participation citoyenne plus active.

Good Move doit aussi être remis à plat au niveau régional pour avancer plus vite en matière de solutions que de restrictions. Les Bruxellois ont besoin de retrouver de la cohérence. Certains partis (PS, Défi) louent le plan à la région mais le torpillent dans certaines communes. Cette schizophrénie creuse un peu plus le fossé entre les politiques et les citoyens. Nous le déplorons.

Si les tensions doivent être apaisées et que nous dénonçons fermement toute violence ou dégradation de l’espace public, il est fallacieux, après les manifestations de ces derniers jours, d’accuser le MR de boutefeu alors que d’autres partis (Ecolo -Groen) ont joué aux pompiers pyromanes en faisant la sourde oreille aux critiques.

Nous appelons la majorité bruxelloise à repenser la mobilité comme un tout et de sortir des oppositions aussi faussement binaires (voitures contre vélos) que stériles. Sans changement de discours, Good Move risque bien l’embardée. Or, la transition vers une ville plus propre mais aussi plus fluide ne peut pas être encore retardée. Cela nécessitera chez quelques mandataires de passer du militantisme au pragmatisme pour plus de résultats. N’oublions pas que la mobilité est l’affaire de tous et que c’est avec un Bruxelles uni que nous réussirons cette transition.

Signataires:

Anne-Charlotte d’Ursel, Députée MR et Présidente de la Commission Mobilité du Parlement bruxellois

David Weytsman, Député MR et Chef de file MR à la Ville de Bruxelles

Gaëtan Van Goidsenhoven, Chef de groupe MR au Sénat et Chef de fil MR à Anderlecht

Alexia Bertrand, Présidente du Groupe MR au Parlement bruxellois

David Leisterh, Président du MR bruxellois

Aline Godfrin, Secrétaire politique du Groupe MR au Parlement bruxellois et déléguée régionale pour le MR bruxellois

Le MR veut réduire l’impact social et économique de la crise énergétique sur les ménages et entreprises à Bruxelles

« La Région bruxelloise ne peut plus rester au balcon des augmentations drastiques des prix du gaz et de l’électricité. Le Gouvernement bruxellois a des leviers importants. Il est grand temps qu’il se porte au chevet des ménages et des entreprises frappés par la crise énergétique. Élaborer un plan d’action régional pour leur venir en aide est notre devoir politique. » commente Alexia Bertrand.

 

Il est grand temps que le Gouvernement bruxellois se porte au chevet des ménages et entreprises frappés par la crise énergétique. Il en a les moyen et leur venir en aide est notre devoir politique.

Dans ce contexte d’envolée inédite des prix de l’énergie, la facture de gaz pèse actuellement près de 72 milliards sur notre PIB belge de 500 milliards. Cela représente entre 14 à 15 % du PIB, rien que pour couvrir la facture de gaz.

 

Si l’Etat et la Région bruxelloise ne pourront pas compenser l’intégralité des pertes, ils ont le devoir d’éviter un appauvrissement massif de la population ainsi qu’une vague de faillites et de licenciements.

 

Constat spécifique à la Région bruxelloise

 

A Bruxelles, le prix de l’électricité pour les ménages a augmenté de + 99 % de février 2021 à février 2022, soit la plus forte augmentation des 27 capitales européennes – bien loin devant Amsterdam (+ 64 %) ou Paris (+ 13 %).

 

L’économie bruxelloise dépend davantage de l’électricité et du pétrole que dans les deux autres Régions. Entre 2019 et 2021, la part des coûts énergétiques dans le chiffre d’affaires y a ainsi augmenté de 44 %, contre 32 % dans le reste de la Belgique. Après le secteur du transport subventionné, l’industrie manufacturière est le deuxième secteur le plus dépendant aux produits énergétiques : elle comprend notamment l’industrie alimentaire (bouchers, abattoirs, chocolatiers, boulangers), qui nécessite une consommation énergétique particulièrement importante, ou encore l’industrie de l’imprimerie.

 

Les services aux personnes sont également touchés de plein fouet : coiffeurs, salons de beauté, blanchisseries, sans oublier l’HoReCa, qui a un poids considérable dans l’économie régionale.

 

Or, il s’avère qu’au-delà des compétences fédérales et européennes, la Région bruxelloise dispose de multiples leviers pour maîtriser les effets de la crise énergétique.

 

Objectifs directeurs de la proposition de résolution

 

  • À court terme: des aides économiques et sociales ciblées au profit des ménages vulnérables et de la classe moyenne ainsi que pour les PME et les indépendants bruxellois ;

 

  • À moyen terme: plusieurs mesures visant à diminuer la consommation d’énergie avec un double gain : baisser la facture et diminuer l’empreinte environnementale de la Région ;

 

Détails du Plan d’action et des mesures concrètes que le MR demande à la Région bruxelloise d’implémenter à court et moyen terme :

 

  1. Mesures urgentes à court terme:

 

  1. Simplifier les procédures d’octroi du statut de client protégé pour le rendre plus accessible aux ménages en difficulté :

 

  • Pour les ménages: privilégier l’accès à ce statut via BRUGEL qui l’octroie sur la base d’un critère « revenus » (et donc plus juste socialement) ;

 

  • Comme le pointe BRUGEL, « le nombre de clients protégés suit une tendance nette à la baisse (depuis 2012) et reste trop peu élevé par rapport au nombre de limiteurs de puissance installés (environ 27.000 – 5,5 % des ménages bruxellois) ou au nombre de ménages touchés par la précarité énergétique mesurée (environ 75.000 ménages – 14,4 % des ménages bruxellois). En somme, les clients protégés ne représentent que 0,4 % des ménages bruxellois. »

 

  • Pour les indépendants, les PME et travailleurs en difficulté: instaurer un statut de client protégé temporaire pour « crise énergétique »

 

  • Concrètement ce statut serait accessible aux Bruxellois qui ont reçu une mise en demeure de leur fournisseur d’énergie et qui bénéficient ou ont bénéficié du chômage temporaire « énergie » pendant minimum 14 jours ;
  • aux indépendants qui bénéficient ou ont bénéficié du droit passerelle en raison de leur facture énergétique.
  • Ce statut leur permettra de bénéficier du tarif social pendant un an à partir de la date d’octroi et ainsi éviter temporairement la procédure de recouvrement de leur fournisseur commercial. Ce statut les protège également de la coupure

 

  1. Diminuer les prix en augmentant l’offre et en faisant jouer la concurrence sur le marché de l’énergie (3 fournisseurs seulement)
    • Notamment en simplifiant la procédure trop lourde de résiliation des contrats
    • En rendant le statut de client protégé plus accessible plus rapidement (voir supra) et éviter un emballement de la dette et les surcoûts devant la justice de paix

 

  1. Soutien aux PME et TPE
    • Instaurer un mécanisme conditionné d’aides directes aux entreprises sensibles à l’évolution des prix de l’énergie

 

  • Une prime plafonnée pour les entreprises dont le coût énergétique dépasse 8 % de leur chiffre d’affaires, afin de prendre en charge les couts énergétique à compter du dépassement de 100 % du montant de la facture de régularisation de l’année de référence 2021.

 

  • Ouverture d’une ligne téléphonique spécifique pour les indépendants et les entreprises chez Homegrade
  • Introduire des prêts à taux préférentiel pour l’acquisition d’outils de production moins énergivores via Finances.brussels
  • Modification de la taxe sur les surfaces non-résidentielles (modification des plafonds)

 

  1. Mesures complémentaires à moyen terme:

 

Nous voulons améliorer la performance énergétique des bâtiments via l’isolation, des systèmes de chauffage performants et décarbonés, l’énergie renouvelable et agir en priorité sur les logements de personnes aux revenus modestes.

  1. Améliorer la Performance énergétique des bâtiments
    • Isolation de l’enveloppe des bâtiments
    • Installation de système de chauffage performant et décarboné
    • Développement des sources d’énergie renouvelable
    • Plan régional de communication massif
    • Agir en priorité sur les logements des personnes aux revenus modestes
    • Mise en œuvre de mécanismes rendant l’investissement plus attractif
      • Pour moitié sous forme d’aide financière directe (primes, réduction IPP, réduction précompte immobilier pour travaux de rénovation PEB
      • Pour moitié sous forme de prêt à taux très bas
    • Inciter les propriétaires-bailleurs à investir dans la PEB de leur immeuble
      • Par le transfert d’une partie des gains du locataire vers le bailleur, notamment via une charge locative
    • Inciter les copropriétés à la rénovation énergétique en
      • Proposant un accompagnement à toutes les étapes d’un projet de rénovation
      • Cartographiant les entrepreneurs spécialisés pour la rénovation des copros
      • Proposant un financement, par exemple via le tiers-investissement
      • Facilitant les prêts bancaires aux copropriétés
      • Amplifiant le développement des communautés d’énergie

 

  1. Améliorer les certificats PEB, qui sont une sous-estimation de la qualité énergétique réelle
    • Revoir le contenu du certificat avec des recommandations claires et objectives
    • Lui permettre de mesurer les émissions réelles de CO2 ventilées par type d’appareil
    • Revoir la méthodologie de calcul qui aboutit à un résultat non conforme

 

  1. Réorienter les moyens de financement du mécanisme des certificats verts pour plus d’efficience
    • Proposer un moratoire sur le mécanisme actuel du certificat vert
    • Réallocation des moyens destinés à soutenir l’installation de panneaux photovoltaïques
    • Investir les moyens dégagés vers les politiques de rénovation et d’amélioration PEB