
Après 8 mois d’une crise politique sans précèdent pour notre Région, je garde un espoir que les clivages politiques puissent être surmontés afin d’enfin donner aux Bruxelloises et Bruxellois le Gouvernement qui prend les réformes qui redonneront à Bruxelles ses lettres de noblesse. C’est pourquoi j’ai lancé ce lundi 7 février une semaine intense de bilatérales avec plusieurs partis.
À la suite de cette semaine, il en ressort que la coalition flamande (Groen, Vooruit, N-VA, Open VLD) reste inchangé. J’ai donc pris acte du choix des partis flamands et envoyé le courrier suivant aux partis francophones.
Cher partenaire francophone,
Nous nous sommes présentés aux élections régionales bruxelloises l’an passé dans l’espoir, chacun, de porter les réformes et mesures que contiennent nos programmes électoraux respectifs.
Les choix exprimés par les bruxellois ont produit une carte politique compliquée, je ne vous apprends rien.
En tant que première formation représentée au parlement, j’ai également endossé le rôle de formateur, d’abord d’une majorité francophone puis d’une majorité générale. La tâche est ardue. Comme j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec vous la semaine passée, ce vendredi 21 février est l’échéance fixée pour réunir suffisamment de partenaires pour entamer des négociations devant mener à une feuille de route gouvernementale répondant aux nombreux défis de cette région.
Bruxelles et les réformes qu’elle est en droit d’attendre n’ont que trop attendu. Pour ne citer que quelques exemples, la situation budgétaire est historiquement difficile, les récentes fusillades rappellent le besoin d’un gouvernement régional qui vient en appui des mesures fédérales, la situation socio-économique nécessite des nouvelles réformes et l’amélioration du cadre de vie est cardinale pour le futur de notre Région.
En parallèle, de nombreux talents et richesses restent sous-exploités à Bruxelles et les Bruxelloises et Bruxellois attendent depuis le 09 juin de l’an dernier qu’un Gouvernement de plein exercice s’y attelle sans relâche.
Pour ce faire, il est temps qu’une majorité parlementaire des deux groupes linguistiques se réunisse pour tenter d’aboutir à un accord de majorité. Nous portons une responsabilité commune. L’heure n’est pas à l’abandon de poste. Une crise prolongée aura des conséquences néfastes concrètes pour les personnes que nous représentons au Parlement.
Au terme de cette première semaine de consultations j’ai pu constater que la coalition néerlandophone annoncée fin novembre (GROEN-NVA-VLD-VOORUIT) était la seule option. En effet, outre le respect que nous devons avoir à la majorité qui s’est formée après 6 mois de négociation, la piste pour remplacer un partenaire (NVA) par un autre (CDV) ne recueille pas l’unanimité.
En conséquence, c’est avec cette coalition que nous devons travailler, malgré les craintes, réserves ou réticences exprimées. La maturité de notre système démocratique belge a montré qu’il était possible de surmonter de nombreuses divergences pour qu’un exécutif protège ses citoyens.
Je sais votre amour pour Bruxelles et il est temps d’avoir un supplément d’âme pour ne pas la voir périr, je vous le dis clairement : choisissez votre Région, ne choisissez pas votre parti. Il est temps de dépasser les clivages.
Etant donné que le blocage est devenu politique entre responsables, je vous demande donc de poser clairement la question à vos assemblées générales pour décision : oui ou non pouvez-vous vous asseoir autour d’une table pour négocier les contours d’une future majorité régionale ?
Rien ne nous garantit que nous aurons ensuite un accord de majorité mais ce n’est qu’une fois à table, avec une majorité parlementaire, que nous pourrons le savoir.
Je serai aussi garant des notes qui seront déposées pour négociations.
Je communiquerai au plus tard ce vendredi à 17h pour faire état de ma mission : ai-je la possibilité de me mettre à table pour commencer à trouver les chemins de la concorde ou dois-je laisser quelqu’un d’autre s’y employer. Dans l’intervalle, je maintiendrai des contacts avec vous pour maximiser les chances de succès et vous apporter toutes les garanties possibles d’un travail sérieux au bénéfices des bruxelloises et des bruxellois.
Dans l’attente de vous lire ou de vous entendre, je me tiens à votre entière disposition et vous remercie à nouveau pour votre disponibilité ces dernières semaines.
Pour Bruxelles,
David Leisterh